#05 Sortir de l'ombre

18 Avril 2023 Ile de Rhodes

Presque un mois sans que je ne sois venue écrire dans mon journal de bord, ce n’est pas que je n’en avais pas envie, ou que je n’avais pas d’inspiration. C’est même plutôt l’inverse en fait.

 

J’ai été traversé par une vague de créativité et d’envie de renouveau dans ma communication. Mes guides m’avaient parlé d’une période de renouvellement en arrivant à Frangokastello, et bien ce renouvellement était vraiment là. J’en ai donc profité pour l’investir dans mon activité professionnelle. J’adore avoir de nouvelles idées et leurs donner vie, cela peut paraître farfelu parfois, je teste, je me lance sans filet, et je vois ce que ça donne. Il arrive que je boive le bouillon, mais globalement, il est rare que personne ne réagisse à ce que j’ai à dire et il est évident que ce n’est pas le nombre l’important. Si ma publication peut aider une personne, la faire sourire, l’apaiser, la faire réfléchir alors mon pari est gagné.

 

J’ose, j’expérimente, c’est vraiment ce qui m’amuse, je n’aime pas les journées qui se ressemblent, j’adore créer. Il y a pourtant eu une grande partie de ma vie où je ne me pensais pas créative, et aujourd’hui je prends plaisir à créer chaque jour.

Je me découvre même des « minis » talents pour faire de jolies choses, or jusqu’alors j’avais tiré un trait sur le fait de créer quelque chose de joli et d’harmonieux… Pourquoi ? Parce qu’on a dû me dire petite que je n’étais pas douée, ou que mon dessin n’était pas réussi, ou que j’étais trop brouillon, que je ne savais pas faire attention à mes affaires, résultat un joli complexe… Il n’en faut pas plus pour créer des complexes.

 

Ce que j’aimerai pouvoir créer ce sont des espaces en ligne où les personnes se sentent libres d’être eux-mêmes, comme lors de mes ateliers ou de mes stages. Je suis persuadée que même virtuellement on peut créer du tout doux pour tout le monde. L’idée étant qu’à chaque post, chaque publication ou vidéo, le spectateur ressente ma vibration de cœur, celle qui sous-tend l’acte. Que chacun puisse se sentir compris, entendu, pris en compte. C’est ma façon à moi, de militer contre l’anonymat ambiant, contre l’uniformisation de pensées et de comportements. Le monde est beau car nous sommes tous et toutes différents, et que nous avons tous et toutes quelque chose à dire ou à transmettre.

Si je suis vraiment honnête avec moi, je dois concéder qu’il y a une autre raison qui fait que je ne suis pas venue écrire pendant un mois. Je sais que nous sommes plusieurs à avoir vécu, un passage particulier de « distractions ». Je m’explique tu sais très bien ce qui te ferait du bien, vers où tu devrais avancer, et ce que tu pourrais faire pour prendre soin de toi, mais tu n’y vas absolument pas, au lieu de ça tu retombes dans tous tes travers, et tu fais tout ce qui est le pire pour toi, est ce que ça te parle ?

J’ai l’impression que ce dernier mois, nous avons été beaucoup à vivre cette phase-là…

Et je crois avoir compris une des raisons qui nous fait agir comme ça…

 

Pour ma part, et c’est assez inconscient, je ressens la spirale de l’évolution me pousser dans le dos, c’est comme si on me disait : « allez il faut y aller maintenant, tu sais que tu dois passer à l’étape suivante… », et c’est comme si ton mon corps disait, « j’y arrive pas, la neige elle est trop molle… » (mets-moi la ref. si tu l'as en commentaire), « non je ne veux pas y aller, j’ai trop peur, c’est trop haut, il y a trop de monde… ».

 

Je crois que c’est la peur d’évoluer qui nous ramène dans nos comportements « régressifs », cela peut nous ramener à nos problématiques de longue date et peut nous laisser penser que nous n’avons pas avancé tout ce temps… Mais je pense que c’est autre chose, je crois qu’à chaque fois que l’on doit passer dans la classe supérieure, une partie de nous qui a déjà mis tant de temps et d’efforts à se sentir bien dans cette classe, souhaite freiner le mouvement de l’évolution. Alors on se raccroche à ce qui nous rassure, et les choses qui nous rassurent ne sont pas toujours des choses « saines » pour nous, mais jusqu’à ce qu’on en prenne conscience et qu’on arrive à le dépasser (et je pense qu’il y a deux stades bien distincts), on a besoin de ce temps régressif.

Cela fait partie du processus, et c’est normal. Après je constate que la spirale de l’évolution n’avance pas au même rythme pour chacun et à tous moments de la vie. Moi j’avoue qu’elle ne me laisse peu de répit, mais je suis certaine que quelque part je l’ai demandé et que c’est ce que je voulais.

 

Alors aujourd’hui je me mets face à cette peur d’évoluer, face aux nouvelles responsabilités que je dois prendre, face à cette nouvelle phase d’évolution, et j’écoute sincèrement ce qui se passe en moi. Mon cœur bat plus vite, il se sert même un peu plus, mais mon corps s’incline subrepticement vers l’avant… Bon on dirait que je suis mûre pour le prochain tour de manège.

 

Et puis je sais que c’est important, je comprends l’élan que la vie m’impulse, si je veux être prête cet été pour transmettre la sagesse des Anciennes à travers mes projets « Femmes » et Origyn’Elles, alors il faut que j’avance, que je construise, que j’ose… J’ai confiance dans le processus, je suis tellement reconnaissante de vivre cette vie de surprises, de changements, de magie, de découverte et d’exploration infinie…

 

Accepter de « briller », d’être vue, de montrer sa lumière et de l’expanser…

Je crois que c’est ce qui nous attend tous, sortir de l’ombre pour embrasser notre lumière…

 

Qu’en penses-tu ? Est ce que tu ressens aussi qu'on te pousse dans le dos ?  Ressens-tu la peur de briller ?  Dis-moi…

 

La suite en -dessous...

Voici le voyage méditatif réalisé le lendemain, lorsque je suis descendue voir mes ombres. Un des sujets qui revient sur le tapis pour moi actuellement, c’est ma peur des hommes, donc ma peur d’une relation… Et quelque chose en moi me dit :  "c’est bien que tu te réalises sur le plan professionnel, mais tu peux peut-être investir aussi de l’énergie dans d’autres domaines…"

 

Alors oui c’est intime et culottée de me montrer dans ma vulnérabilité ici, en tant qu’accompagnatrice, mais je pense qu’on a tous besoin de se rappeler, que nous sommes tous des humains, aux prises plus ou moins apparentes avec nos failles. Personne n’est au-dessus des lois, surtout pas celle du karma, et chaque personne a du ménage à faire chez lui, de vieux fantômes à apprivoiser, ou des blessures à panser… Maître spirituel ou non, regarde comment il s’appelle déjà ? Je l’ai sur le bout de la langue… Ah oui le Dalaï Lama… 😉.

 

Comment puis-je descendre dans mes profondeurs, à la rencontre de ce qui me fait si peur ?

« Je ferme les yeux et j’écoute, il y a là comme une sorte de magma de brouillard qui pèse sur ma poitrine.

J’entends :

- « Reste-là et laisse faire. »

Ça ressemble au  chagrin, c’est la solitude.

- "Cette solitude n’est pas la tienne, elle est le résultat de ce que tu as vécu avant, ce n’est pas ta nature."

 

Tout autour de moi il y a comme des spectres qui dansent, et la sensation que dans ces spectres je me fonds, je me dissous.

- « Tiens bon, reste dans ta présence, dans ta lumière. »

 

J’expanse ma lumière, les spectres disparaissent. Il y a une femme allongée, là, misérable et en piteux état. Je m’approche d’elle en restant à distance raisonnable pour ne pas l’effrayer. Cette femme c’est une part de moi, celle qui a souffert au contact des hommes, celle qui a accepté beaucoup, trop, qui en a perdu sa dignité, qui s’est sentie rejetée et que j’ai moi-même rejetée.

 

Je la regarde aujourd’hui et mon cœur lui envoie de l’amour, de la douceur, elle me fait de la peine. J’ai envie de la prendre contre moi et de lui dire que tout va bien, de lui dire qu’elle était jeune, qu’elle n’a pas à s’en vouloir de cette façon, qu’elle pourrait se pardonner pour avancer.

 

Je la laisse venir, il y a tant de colère, de chagrin, de honte chez cette femme.

Suis-je en capacité d’accueillir sa colère ? Aujourd’hui je pense que oui.

 

- "Regarde quand tu es au contact d’un homme, même si toi tu n'en a pas conscience, lui peut ressentir la colère de cette part de toi. Cette faille…"

 

Alors je vais prendre soin de cette part de moi, prendre le temps qu’il faut pour l’écouter, l’accueillir et l’aider à se relever, à pardonner, à guérir. Elle est en convalescence.

 

Cette colère n’est pas que la mienne, elle me ramène à une image de moi petite fille, puis bébé, puis je vois ma mère, ma grand-mère et avant… Une colère jamais exprimée, une colère contre soi...

Je transmute cette colère avec l’aide de mes ancêtres. Je redonne aux ancêtres cette colère, je me détache d’elle pour me concentrer sur celle sur je ressens uniquement.

 

Je reviens dans mon cœur, cette femme est là, exposée, vulnérable et je dois l’accepter, ne pas vouloir la changer, lui donner du temps et accepter qu’elle est une part de moi et que mon cœur porte sa vulnérabilité exposée jusqu’à ce qu’elle aille mieux. C’est très inconfortable mais je peux le faire.

 

Nous allons cohabiter le temps de la guérison, elle a des choses à m’apprendre. Comme reçu par Émilie hier lors de l’accompagnement Renaître, je vais apprendre "à mettre de l'or sur mes failles..."

 

 Bienvenue à toi Femme Blessée, je t’accueille et t’ouvre grands les bras. »

 

L’accueil de la colère est quelque chose de très particulier. J’en ai déjà fait l’expérience lors de mes séances. Tous les praticiens ne savent pas accueillir la colère de la même façon, car pour pouvoir l’accueillir, il faut déjà avoir accueillie la sienne. Après un gros rituel sur la colère, j’ai reçu une femme en soin. Elle était très en colère et a pesté et a râlé tout pendant le soin, en sortant elle m’a dit ouf « je me sens soulagée et libérée d’un gros poids." Ce fut le signe pour moi que j’étais désormais en capacité d’accueillir les colères, et si tu viens faire un Cercle de Chants de Guérison avec moi, tu verras qu’il n’est pas rare que la colère s’exprime pour être libérée…

 

Nous aurons toujours des mémoires à libérer, la vie s’efforce de nous amener à elles pour pouvoir les prendre en compte et les transmuter. Si tu as commencé ce travail sur toi, tu peux parfois te sentir découragé.é… Sois confiant.e, il y a un temps ou ces mémoires prennent beaucoup d’ampleur et petit à petit, elles se font moins présentes, et viennent vers toi lorsque tu es prêt.e à y faire face. Ta façon de les appréhender évolue avec le temps et l’expérience, et une libération de mémoires peut se vivre sereinement.

 

Que ressens-tu à la lecture de mes mots ? N'hésite pas à me partager tes impressions.