#04 Vis ma vie de nomade à Graciosa

Je pense qu'il est temps pour moi de faire un petit point sur ce qu'est, et ce que n'est pas ma vie de nomade aux Açores. Et pour ça je vais te parler de ce que je vis ici, des lieux, des gens, de ce qui me ravit, de ce qui me surprend. J'ai bien conscience que ce n'est pas en passant une semaine dans un lieu que nous pouvons prétendre le connaître. Je vais tâcher de ne pas être dans le jugement, simplement dans le constat. 

Peux tu imaginer une ville de 4300 habitants ? En as tu comme référence près de toi?  Qu'y trouves tu ? 2 cafés snack, 2 restaurants, 3 boulangeries, une église, une poste, 2 supérettes ou supermarchés, peut-être un commerce de vêtements...

Et bien ici à Santa Cruz de Graciosa c'est ce qu'on trouve, sauf que 4300 habitants c'est le nombre d'habitants total de l'île de Graciosa, pour 60 km2.

Il y a des lieux où je suis allée comme La Thaïlande par exemple où l'économie est tournée entièrement vers le tourisme, tout est fait pour répondre aux besoins des touristes. Ici ce n'est pas le cas du tout, le touriste a donc plutôt intérêt à s'adapter car ce n'est pas la population qui s'adaptera...

Nous sommes à 1400 km du continent, sur une île qui a perdu près d'un quart de sa population en 20 ans, au profit des Etats Unis. Les infrastructures sont vieillissantes, la décoration figée dans les années 70-80... 

Je me revois arrivée dimanche dernier sur les piscines naturelles de la ville, sous un grand soleil et un grand ciel bleu et voir ses vagues d'eaux turquoises frapper les rochers noires de lave volcanique... ici tout est comme la nature, tout est brut, sans fioritures, tout est entier. Les premiers jours personne ne m'adressait la parole, aujourd'hui je souris, et on me dit "boa dia" ou "boa tarde". Les gens sont gentils quand tu t'adresses à eux mais ils sont sur la réserve et ne viendront pas vers toi.

Pour ce qui est de commencer à faire des soins sur la population, vous êtes plusieurs à m'avoir posé la question, la population ici ne parle majoritairement que portugais, alors quand on me dit bonjour, je suis heureuse car certains jours, c'est le seul échange que j'aurai. Je suis donc loin de pouvoir proposer mes services ici, d'autant plus que je pense que ce que je fais serait très mal vu.

Je ne m'étais pas aperçue de l'enclavement culturel sur Terceira (la première île que j'ai visité) car elle héberge une base miliaire américaine ce qui la rend plus moderne et plus ouverte (il y a eu brassage culturel, Terceira étant d'ailleurs très tournée vers les Arts).

Les distractions ici à Graciosa tournent autour de la religion et de la Tauromachie, l'arène de fête est d'ailleurs construite juste à côté de l’ermitage religieux qui domine la ville. 

Pour ce qui est de rencontrer d'autres touristes, nous sommes en basse saison, et la majorité des touristes qui passe par ici sont de passage une nuit. 

Heureusement j'ai eu la chance de rencontrer Lucas, un ancien banquier de République Tchèque qui passait lui aussi plusieurs jours sur Graciosa. Quel bonheur de pouvoir discuter (en anglais), rire et dîner avec quelqu'un (je te vois venir, en tout bien tout honneur, c'est encore à peine la saison des téléfilms de Noël hihihi).

Lucas avait mal à la cheville, il a marché toute sa semaine ici au moins 20 km par jour, il dort sous tente... Je lui ai proposé de faire un soin sur sa cheville, nous étions sur la terrasse d'un café, il y avait 4 hommes à la table à coté de nous. J'ai simplement demandé à Lucas de poser sa cheville sur mon genou, pour que je puisse la magnétiser, les 4 hommes se sont retournés à s'en dévisser les cervicales, ils parlaient en portugais, donc évidemment je n'ai rien compris, mais j'ai bien vu que cela ne les laissait pas de marbre... Je ne pensais pas que cela puisse choquer que je pose mes mains sur la cheville d'un homme... Mais visiblement ici cela ne se fait pas.

J'alterne mes journées, entre le boulot (les soins à distance, les lives de les aventures, le lancement des nouvelles aventures, les messages à écouter, lire et répondre, les posts à rédiger), mon blog et l'Instagram de l'Odyssée de Ness et mes balades. 

La nature est stupéfiante, les températures sont clémentes. La plage se trouve sur des rochers ou du béton, la majeure partie du temps, pas de sable, il y a très peu d'insecte ici, pas de moustiques, de mouches, de guêpes, pas de serpents ou de vipères. 

Il y a des espaces très surprenants comme les thermes de Carapacho, où tu peux te baigner dans une piscine d'eau à 37 degrés et c'est gratuit. Pour moi qui adore l'eau c'est le paradis, il y a des piscines naturelles semi aménagées, à plein d'endroits, tu poses ta serviette, tu te baignes, il y a des toilettes et des douches partout. 

Et puis il y a la force brute des volcans, qui j'aime à le penser influe sur la nature de la population.

Lors de mon voyage aux Canaries j'avais été stupéfaite de pouvoir me connecter aux Esprits des lieux de façon naturelle, sans rien chercher.

Ici c'est comme si je ne parlais pas le même langage que cette terre. Mes soins et mes lives sont bien plus puissants encore, (notamment sur le soulagement de douleurs chroniques et anciennes), et c'est comme si toute mon énergie était préservée pour ces moments-là. J'ai le sentiment de ne pas avoir à expanser mon énergie le reste du temps.

J'avais vécu ça déjà en Ecosse en 2019, et ma guidance m'avait fait comprendre ensuite que l'Ecosse était une terre d'ancrage, et c'est à priori ce que j'étais venue chercher (inconsciemment car j'avais cherché toute la semaine à me connecter sans succès...).

Ici c'est comme si je découvrais quelque chose de complètement nouveau, de l'Originel, et comme si j'avais seulement à vivre l'instant pour le moment. Ce que je vis énergétiquement est pleinement avec les lieux, et les éléments, je ne ressens rien de particulier avec la population, ou avec les ancêtres. Même lorsque je suis allée visiter l'intérieur du Volcan c'est comme si, une autre Magie était à l'oeuvre pour laquelle je n'ai absolument pas les codes aujourd'hui. J'ai ressenti en descendant dans les entrailles du volcan, une sorte de crainte intérieure, comme si je pouvais ressentir un énorme dragon énergétique endormi. 

C'est à la fois frustrant, (surtout après mes aventures avec les Guanches à Gran Canaria) et excitant, comme si on me disait "t'inquiète petite, vis ta maternelle, tu comprendras plus tard...".

Alors je vis ma maternelle et j'essaie de profiter à fond de chaque moment, de savourer les grands espaces, et de relativiser. 

Bon et bien je ne pensais pas que j'en dirai autant aujourd'hui mais j'avais visiblement beaucoup besoin de parler. Encore 3 jours à Graciosa, puis direction Sao Jorge... Prends soin de toi !