Vois-tu mon enfant comme depuis ton premier souffle, ton seul objectif est d'être aimé...
Tout petit, tu te conformes à ce que tes parents te disent, tu fais en sorte de déranger le moins possible, de prendre le minimum de place, de temps... Tu recherches l'approbation permanente dans le regard de tes parents, grands-parents, institutrices (oui moi j'avais encore des institutrices ;-)...)
Ce qui te permet d'avoir de la valeur, ce sont tes notes à l'école. Si tu as la chance de pouvoir suivre sans difficulté, ta confiance en toi est déjà mise à rude épreuve car à chaque "contrôle" (vois-tu mon enfant comme le vocabulaire choisi n'est pas anodin) tu dois recommencer l'exploit, si tu ne suis pas je te laisse imaginer comment tu te vois.
L'adulte ne se souvient plus de ce que c'est que d'être un enfant, alors il peut parfois avoir des paroles blessantes et qui peuvent te laisser comme des coups de canifs dans la peau "mais qu'est-ce qu'on va bien pouvoir faire de toi ? ", "tu es fatigant", "tu es lent".
Ensuite, se rajoute à cela, le regard de l'autre dans la cour d'école, chaque enfant aura son lot de "gentillesses" (moqueries sur le nom, le prénom, les vêtements, la taille, la couleur des lunettes, celui du cartable...). Alors mon enfant tu te conformeras irrémédiablement à "la norme", être normal, passer inaperçu, ne pas faire de vague...
Je ne rirai pas plus fort que mon voisin de classe, je ne porterai plus de rose, je n'irai pas aider celui dont tout le monde se moque...
Et vois-tu mon enfant, cette période dure longtemps, longtemps, longtemps...
Le collège, le lycée, c'est la même chose, plaire aux parents, plaire aux professeurs, plaire à ses copains...
Puis vient l'âge adulte, tu penses pouvoir enfin atteindre la liberté, être toi...
Mais il faut plaire à ton patron, à tes collègues, aux filles ou aux garçons...
Là aussi pour être intégré tu vas faire ce qu'on attend de toi : le meilleur chiffre, la meilleure vente.
Car pour être aimé il faut faire des efforts. Et oui mon enfant il va falloir trouver un amoureux ou une amoureuse, faire des enfants, avoir ta maison avec la barrière blanche et le chien, un travail stable et sérieux, le sourire dentifrice tous les matins....
Puis cela continue, avec ta famille, tes enfants, ou ta belle-famille. Tu continues de faire amende honorable, de faire des compromis voire des sacrifices, pour être aimé jusqu'à ton dernier souffle...
OU ALORS
Tu commences à réfléchir à ta valeur, mon enfant, celle que tu as au fond de ton cœur, celle que tu as en permanence et qui n'est pas indexée sur ta note en dictée, ton poids, la couleur de ton chandail ou sur ton chiffre du mois.
Tu peux aussi prendre conscience que malgré les apparences, tes parents, tes enfants, les gens qui t'aiment ne souhaitent qu'une seule chose pour toi, que tu sois heureux, et cela n'a rien à voir avec le boulot que tu choisis, la femme ou l'homme que tu épouses ou la marque de ta voiture...
Tu peux choisir d’arrêter de te maltraiter et pour ça commencer à prendre ton temps, à gommer les injonctions dans ta tête (il faut que, vite, dépêche toi...).
Tu peux dire NON tout simplement quand tu n'as pas envie ou que cela ne te convient pas.
Tu peux réfléchir aux jugements que tu portes sur les autres et sur ceux que tu poses sur toi, d'où viennent-ils ?, qu'est-ce qui pour toi est acceptable ou non, pourquoi?
Tu peux sortir de tes automatismes, métro, boulot, dodo, et tu peux découvrir ou redécouvrir l'environnement qui t'entoure.
Tu peux aussi commencer à te dire que l'amour est à l'intérieur de toi et que plus tu agiras en accord avec ce que tu penses ou avec qui tu es, plus cet amour grandira.
Tu peux réfléchir à l'influence que tu as sur les personnes qui vivent à tes côtés... Leur montres-tu ton amour, à quelles occasions ?
Tu peux enfin commencer à reprendre ta respiration et à vivre, chanter, danser, crier de joie, éclater en sanglots, sortir en pyjama, car le regard de l'autre n'est plus ce qui fonde ta valeur.
Car vois-tu mon enfant depuis ton premier souffle tu cherches l'amour, la reconnaissance, l'estime à l'extérieur de toi... et même quand quelqu'un te dit que c'est bien ce que tu fais ou que tu peux être fier de toi, ça flatte ton égo mais à aucun moment cela ne te suffit, et ne vient combler ce manque que tu ressens à l'intérieur de toi.
Et si tu regardais à l'intérieur ? et si tu étais le seul ou la seule à pouvoir t'apporter tout ça...
Tu es un être merveilleux, tu es la personne la plus importante de ta vie, tu as des trésors enfouis en toi, il ne tient qu'à toi d'aller les explorer, mais vas-tu oser, mon enfant...?
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Severine (lundi, 29 octobre 2018 18:37)
Que de réflexion à méditer ! Merci !!!!!! Je reconnais la maman qui ne supporte pas que son fils soit " lui " ( pas coiffé comme j aime par exemple ) et je salue sa sagesse de ne pas rentrer dans le moule .