Tout va très vite...
Il y a 2 ans j’étais business woman, je gérais un centre de formation pour les demandeurs d'emploi. Mon cerveau était partagé entre l'injonction de mes patrons "de faire du fric, du chiffre, de la marge" et celles que je m'imposais : faire en sorte que les personnes (équipe et stagiaires se sentent bien). Ma vie était principalement dédiée au boulot. Je n'avais pas d'autres perspectives, j'étouffais, la sensation d'être coincée entre 4 murs et de devoir continuer à pédaler, à courir dans la roue comme une souris blanche. J'étais conditionnée à "être forte, à tenir bon tout le temps, à ne rien lâcher, à ne pas m'émouvoir ..." Mais ce n'est pas être humain, c'est ce qu'on attend d'un robot, c'est l'entreprise qui déshumanise.
Alors mon corps a pris la décision pour moi, il s'est effondré, a commencé à pleurer et ne voulait plus rien faire d'autre. Et c'est ce qui m'a sauvé. Il m'a sauvé la vie, car cette vie-là je n'en voulais plus et je ne voyais plus qu'elle pourrait en être l'issue. Mon corps a donc stoppé la roue. Au départ j'ai lutté, j'ai résisté mais c'est dans ma vulnérabilité, dans ma fragilité, dans ma sensibilité en les assumant, que j'ai pu finalement me retrouver.
Aujourd'hui j'accompagne les personnes à faire l'inverse, à se prendre en compte, à revenir à leurs valeurs, à revenir à ce qui fait que nous sommes des humains, à revenir à notre essence, à ce qui nous relie tous les uns les autres. Et en faisant ça je retrouve moi aussi mon humanité et ma dignité.
Aujourd'hui je fais le pari de l'être humain ( et non pas de la "ressource humaine" qui n'a plus rien d'humain) car je sais qu'au fond de chacun de nous, sommeille un enfant avec des rêves et des
émotions prêts à surgir pour être exprimés. La sécurité de l'emploi et mon salaire n'ont plus rien à voir, et pourtant je ne me suis jamais sentie aussi riche et chanceuse qu'aujourd'hui.
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